Silence in the darkness
DOI :
https://doi.org/10.7203/HYBRIDA.9.29941Mots-clés :
Photographie , non-lieu, intercalaire, transitoire, nature, recherche, créationRésumé
Entre les grandes artères des périphéries urbaines, tout un tissu naturel tente de se maintenir à l’abri de son anéantissement. Nombreux sont ces lieux, des espaces déserts, présents dans des zones industrielles inoccupées, qui sont exclus — hors champ, hors cadre. Il s’agit d’un paysage bouleversé, appartenant à une nature incultivée, devenu un vestige obsolète, vétuste, retardataire, et presque sauvage au milieu de la civilisation urbaine. Dans la série photographique Silence in the darkness, l’image prend l’espace pour objet, c’est l’âme du lieu sans âme qui est mis en scène. Les photographies représentent un non-lieu photographique ; les images d’un territoire anonyme, d’une zone tampon, alternative, d’un espace intermédiaire ou intercalaire, d’une extrême banalité, en marge des métropoles. Friches industrielles, faites de terrains vagues, de routes désertent, représentent de réelles zones de partage où règne l’immobilité, l’absence. Des lieux transitoires et fonctionnels, mais aussi lieux d’errance, en suspens. Entre réalité et fiction, entre réalité sociale et imaginaire poétique, entre documentaire et fiction. Dès lors, ces lieux n’appartiennent plus aux villes, dont ils sont exclus, victimes de la modernité qui les traversent aujourd’hui. Devenus des ruines anachroniques, entachés par le retard de leur évolution dans le temps, ils symbolisent la complexité de ces lieux. Les photographies interrogent le statut même de ces zones indéterminées, oubliées, des espaces en attentes où règne le silence ; le temps semble comme suspendu, amplifiant l’immobilisation de l’atmosphère. Il émerge de ces images des espaces incertains, inconscients, semblant surgir de nulle part ; véritables lieux à l’abandon, privés de toute présence humaine. Zones à la fois bétonnées et boisées, éclairées avec la lumière orangée des réverbères sous une nuit d’hiver. Les différentes couleurs qui explorent les nuances de l’atmosphère urbaine, de l’oasis de lumière des réverbères fonctionnant à la vapeur de sodium, créent un univers livide et décoloré, entre le crépuscule, la tombée de la nuit et l’obscurité, où les arbres finissent par devenir silhouettes. Une atmosphère pesante, dans cet environnement lumineux, qui finit par plonger le spectateur, dans un espace d’anxiété, immergé dans une sensation oppressante. La sensation de malaise est accentuée par cette atmosphère à lalumière blafarde, véritables jets de lueurs d’éclairages publics. Ces environnements inondés, presque irradiés par cette clarté orangée des réverbères, forment un espace à part, mystique, magique, mais aussi funèbre, austère et sinistre, provoquant une certaine inquiétude, une sensation d’étrangeté, dans un univers déstabilisant. Face à ces images photographiques, nous sommes en proie à plusieurs réactions sur ce que l’on voit, sur ce que l’on ressent ; nous tentons de donner un sens au lieu, une signification à tous ces lieux en marges, ces friches, ces lieux intermédiaires au statut ambigu. En fait, de le comprendre, d’en déceler ses énigmes cachées, pour lui arracher ses secrets.
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© Alexandre MELAY 2024
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