Introduction SIDA/S – 40 ANS
DOI:
https://doi.org/10.7203/HYBRIDA.3.22913Keywords:
autobiography, AIDS, culture, literature, cinema, theater, LgbtAbstract
Le sacre à la 43e cérémonie des Césars du film 120 battements par minute (réalisé par Robin Campillo en 2017), vu par 800.000 spectateurs en salles, montre à quel point le sida est toujours d’actualité dans les domaines culturel, politique et social, quarante ans après les premiers cas répertoriés.
Ce dossier de la revue HYBRIDA. Revue scientifique sur les hybridations culturelles et les identités migrantes, intitulé SIDA/S – 40 ANS, questionne sur les répercussions des « sidas » dans ces sphères et les changements qui se sont produits au sein des minorités sexuelles, raciales et/ou sociales. Malades signalés, stigmatisés et, à la fois, acteurs de l’évolution de leur maladie, les séropositifs ont contribué à la consécution d’avancées sociales pour les minorités, telles que le Pacs, puis le mariage pour tous dans la plupart des pays occidentaux, qui ont été suivis par d’autres de différents contextes géopolitiques.
Du « cancer gay » en 1981, le sida est devenu une pandémie lorsque les hétérosexuels et les enfants ont été contaminés. C’est ainsi qu’il a contribué à mettre en lumière les inégalités de tout ordre dans nos sociétés : accès aux soins, sérophobie, marginalisation liée à certains collectifs (trans, prostitué·e·s, usager·e·s de drogues…) ou rapport de domination Nord/Sud (Europe/Afrique) face au commerce et à l’achat de rétroviraux, pour n’en citer que quelques-unes.
De très nombreux récits plus ou moins autobiographiques ont vu le jour traitant les conséquences de la maladie sur le corps (physique, mental et social), mais la production culturelle autour de cette maladie est vaste, surtout dans le domaine audiovisuel (cinéma, séries, etc.), mais également dans celui des arts visuels, en général, et performatifs et spectaculaires, en particulier.
Les questions principales de ce Dossier de la revue HYBRIDA tournent donc autour des transformations, des luttes, des visibilités, voire des inégalités, pendant ces quatre dernières décennies (1981-2021) concernant les représentations et les productions culturelles liées à la pandémie du sida, tenant compte des études culturelles, postcoloniales, de genre et LGTBIQ+, sans exclure, pour autant, une approche socio-historique ou comparatiste entre les discours du sida dans les différents pays, entre les différent·e·s auteur·e·s, les divers modes ou moyens d’expression.
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